• le retour de la K7 audio

    le retour de la K7 audio

     

    Les plus de 30 ans la redécouvre avec plaisir et la font découvrir aux moins de 30 ans qui eux, la tiennent en main sans doute pour la première fois : La cassette audio, j'entends ! Cet étonnant revival rassemble désormais les mélomanes nostalgiques et les producteurs fauchés. Souvenons-nous jusqu'à la fin des années 90, et bien avant Deezer ou Spotify, chacun créait ses playlists personnalisées. On pouvait enregistrer, effacer (parfois malencontreusement) puis réenregistrer et ainsi créer nos propres compilations à partir de k7 vierges vendus par lots de 4 ou plus. Qui n'a jamais « rembobiné » ses trésors plastifiés à l'aide d'un crayon dans la bobine pour retendre les bandes usées ? Rien que le mot de « rembobiner » date d'un autre siècle ! Le mode autoreverse d'un walkman fut ensuite une petite révolution ; car il n'y avait plus besoin de sortir la cassette du lecteur, la retourner et la remettre. Non pas que cette manipulation faisait perdre du temps mais cet économie de geste fut salué par tous à l'époque ! C'est dingue comment on pouvait se contenter de peu de choses.

     

    A une époque de la dématérialisation à tout-va, çà fait du bien de voir qu'un public reste attaché à l'idée d'objet de collection en ayant l'objet-cassette dans les mains. J'ai néanmoins un gros doute sur le fait que cela devienne la nouvelle institution de demain, mais quelque chose se passe quand même dans le milieu musical et de consommation. L'envie proustienne de revenir un temps en arrière, en l'accomodant aux outils d'aujourd'hui.

     

    Lors des disquaires-day, les cassettes d’albums peuvent s’échanger aujourd'hui à prix d’or, et je ne parle même pas des artistes de collection comme Madonna pour ne citer qu'elle, dont les derniers albums sont proposés aussi en vinyl et en cassette.

    Des magasins de cassettes collectors se sont même créés. Quand on sait qu’une cassette rare de Prince peut atteindre 4 000 dollars, on ne s’étonne pas de ce retour en force. Alors que, de Carrefour à Leclerc, les hypermarchés français ont installé récemment des rayons vinyles, il serait intéressant de savoir si la cassette y fera son retour, pour Renaud Sachet, la cassette n’est pas ce gadget à la mode exhibé dans des concept-stores snobs, mais un outil de transmission, de mémoire qui, underground, dure et perdure : « Il n’y a pas de retour de la cassette : elle n’est jamais partie ! »

     

    « Des genres comme le hip-hop expérimental ou l’electronica (et leurs ramifications) connaissent depuis des années un essor grâce à la cassette, qui autorise risques et choix radicaux : les dépenses sont dérisoires par rapport aux autres supports. Car une bonne part du succès provient du faible prix de fabrication : on peut les manufacturer pour à peine plus d’un euro, soit quatre ou cinq fois moins qu’un vinyle. Autre avantage : la rapidité de la fabrication, pour des séries limitées à une poignée d’exemplaires, là où le disque exige des tirages de plusieurs centaines au minimum et une longue liste d’attente » © vanity fair

     

     

    Franck Schweitzer

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