• on n'demande qu'à en redemander

     

     
     Au départ, la nouvelle émission de stand-up de Laurent Ruquier est une bonne idée ; donner leur chance à de jeunes et moins jeunes artistes-comédiens-comiques ayant déjà plus ou moins un spectacle en gala à Paris et en Province. De la même manière qu'à l'époque du « petit théatre de Bouvard » à quelques nuances près, cette émission accueille et note des femmes et des hommes en solo ou à plusieurs sur la qualité de leurs sketch (dont le thème est imposé ou non) et avec le vote du public présent dans la salle et de celui des télespectateurs, ceux-ci auront la chance de revenir la semaine suivante … ou pas !

     

    Cependant le contenu de cette émission que j'adore une fois encore çà n'a rien à voir, est plus que discutable : Un exemple flagrant, Alex Ramirez après 5 passages, des résultats insuffisants est éliminé On lui reproche des jeux de mots graveleux et limites, alors que Jérémy Ferrari en a fait son fond de commerce et on ne sait pour quelles obscures raisons, il est le favori du jury et de la prod. Le principe de l'émission est de faire connaître au grand jour des inconnus mais la participation dans les premières émissions de Kev' Adams est tout aussi intolérable vu qu'il avait déjà une certaine notoriété -grâce à Ruquier là encore- avant que l'émission ne voit le jour sur France 2. La présence de Catherine Barma dans le jury est une chose intelligente et part d'une certaine logique vu qu'elle est la productrice, elle est la principale intéressée au vu de succès ou de l'insuccès du programme quelle porte aux nues, dont elle partage la responsabilité et pour laquelle elle injecte de l'argent ; mais d'un second point de vue -et çà n'engage que moi de penser celà- sa présence met en porte-à-faux le jugement de valeur de Laurent Ruquier qui est obligé de se plier à sa volonté de ne plus accepter dans l'émission tel ou tel candidat dont le profil ne correspondrait pas aux exigences.

     

    On le voit depuis ces derniers mois, ce sont toujours les mêmes qui reviennent faire leurs sketchs, où est l'intérêt de noter et de juger les passages de celles et ceux dont on sait par avance qu'ils vont emporter l'adhésion du public et du jury. On notera que Ruquier a toujours l'esprit de groupe qu'il a su développer au fil des années (on parle d'ailleurs de « la bande à ruquier ») cette expression est là aussi parfaitement justifiée dans la mesure où on pourrait se demander s'il n'est pas à certains égards l'auteur des textes de certains candidats comme Florent Peyre dont il semble être très très très complice, le parrain de ceux-ci sinon la vitrine parfaite de la promo de leurs one-man/woman shows ; on sait que la parole de Ruquier est un vecteur crédible sur le public et que grâce à lui, les gens dont il est en charge, vendent leurs DVD, remplissent des salles parisiennes, en somme qu'ils lui doivent tout !

     

    La prochaine émission sera-t-elle celle de trop ? Le public aura-t-il compris le honteux favoritisme et la complaisance qui règne au sein de ce divertissement ? Sa portée ? Ou est-ce-que ce même public en est au point d'en être le parfait complice ? Çà peut se comprendre, les gens veulent oublier les problèmes de leur quotidien afin de se divertir, les zygomatiques se mettent des oeillères 50 minutes par jour, 5 jours par semaine... c'est bien le titre de l'émission, de l'absurdité de nos vies on ne demande pas grand chose, simplement qu'à en rire !

     

    Franck Schweitzer.

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