• voyages et style de vie

     

     

     On pourra évoquer l'Europe sociale et politique telle qu'on la conçoit actuellement dans les débats et les campagnes électorales, débattre sur l'entrée ou non de la Turquie ; statuer sur la position de la France à l'intérieur même de l'Europe des 27, rien ne remplacera jamais la rencontre réelle et passionnée avec un pays européen autre que le sien. Y vivre, y travailler, s'y sentir renaître : c'est comme prendre un grand bol d'air pur, se dire que de toute façon que « c'est écrit », laisser un moment ses soucis de côté, tout envoyer balader et partir !

     

    J'ai choisi de séjourner à Barcelone pour un voyage initiatique, linguistique et culturel : Pourquoi l'Espagne ? Je ne sais pas trop, ce pays m'attire depuis l'enfance où j'y ai mis les pieds dès l'âge de 6 ans et cela m'avait profondément marqué. L'ambiance festive qui règne à chaque coin des rues, les saveurs de sa cuisine, l'approche immédiate des gens ; un regard, un geste et le contact qui s'établit quasi-instantanémment : femmes et hommes, jeunes et moins jeunes sans discrimination d'âge ou de sexe. Le respect entres les personnes même inconnues entre-elles est naturellement dans les gènes. Je me suis souvent dit que nous Français devrions parfois faire profil bas devant tant de chaleur humaine ; on critique souvent notre egocentrisme, notre chauvinisme, notre fierté de coqs tricolores : je comprend mieux pourquoi aujourd'hui et j'en éprouve de la gène.

     

    Liberté, Egalité, Fraternité… trois mots dont j'ai réappris le sens profond : La liberté de se promener seul dans les rues à 2h du matin sans avoir l'angoisse de se faire aggresser ; la liberté de travailler avec des horaires aménagées en fonction de la saison ; la plupart des administrations sont ouverts de 8h30 à 14h !! La liberté d'arriver à son travail en retard sans se faire engueuler par son chef ou pire se faire virer. La liberté enfin, de se sentir reposé, de vivre au ralenti, prendre son repas de midi à 14h faire une sieste la fenètre ouverte bercé par les rires des enfants ou les musiques latinos qu'on entend au loin, puis retrouver le sens de la fête en sortant s'amuser jusqu'à l'aube. Le plus hallucinant c'est que Barcelone reconnaît officiellement dans ses textes de lois la liberté d'habillement de ses citoyens, plus explicitement celui de se balader totalement nu en public et en plein jour ! on peut réellement parler de ville d'avant-garde et ce, à plus d'un titre. Néanmoins il ne faut pas perdre de vue que que la liberté de l'un s'arrête là où débute celle de l'autre et en cela, nombreux sont les policiers, gardes civil ou autres qui en faisant des rondes veillent à ce qu'aucuns débordements ou incivilitées de quelque soit la nature, n'aient lieu.

    Egalité entre les origines, les âges et les sexes. A Barcelone où j'ai passé l'essentiel de mon séjour, j'ai senti beaucoup de tolérance parmi les barcelonais, de respect entre les générations. J'ai notamment pu saluer la réaction de jeunes gens dans le métro qui se lèvent sans sourciller pour laisser la place à un septuagénaire ou à une femme enceinte, j'ai pu constater également qu'une large place était faite à plusieurs communautés minoritaires, du mélange des genres, s'affichant sans complexe en plein jour sans jamais s'attirer aucunes insultes ou mêmes moqueries.

     

    L'originalité réside dans le fait qu'en Catalogne, on parle le castillan (l'espagnol, la langue officielle du pays) mais aussi le catalan (un dialecte propre à cette province) et là par contre, le catalan gardera ses origines et son dialecte lorsque vous vous adressez à lui et il serait insultant de le « traiter » d'espagnol !! Ce sentiment-là est très fortement imprégné et aucuns des deux (castillan et catalan) ne baissera jamais les armes, même si l'un et l'autre se comprennent via la langue, le castillan prendra congé en disant « adios » et le catalan « adèu » alors qu'il s'agit du même mot « au-revoir » ; au-delà des difficultées pour un touriste qui serait surpris de ce fossé linguistique, j'ai d'abord trouvé complètement idiot de s'entêter ainsi, puis j'ai vite compris que derrière tout cela une blessure probable et une fierté nationale certainement était à l'origine de ce conflit.

    Fraternité enfin, lorsque dans le métro une fois de plus, un jeune homme accompagné de sa bande a tenté d'arracher de l'épaule, le sac d'une dame, une dizaine d'inconnus l'entourant sont parvenus à stopper le déliquant et à s'assurer que la dame va bien, tout en laissant partir le déliquant et c'est là tout le paradoxe, normalement on tiendrait l'individu à terre sans bouger le temps que la poilice arrive mais là encore, j'ai été stupéfait du laxisme de ces gens -témoins et victime- laissant s'en aller le voleur sans qu'il soit jamais inquiété et sans que personne n'intervienne ou ne punisse !!! Ce n'est pas dans le métro parisien qu'on aurait vu ce genre de choses, au contraire nous pratiquons régulièrement l'autruche dans ces cas-là, car après tout, « çà n'arrive qu'aux autres, pas à moi » c'est bien connu. Rendons cependant à César ce qui lui appartient, l'espagnol a des défauts comme tout le monde, il lui arrive à lui aussi de faire l'autruche lorsqu'un clochard crasseux au visage rubicon et à l'odeur plus que suspecte vient quémander… personne n'est parfait !

     

    Ce chapeau étant terminé pour ma part, j'aurai l'occasion dans un prochain article d'aborder plus en profondeur la culture, les traditions du culte et la cuisine de ce pays qui a tant de choses à nous apprendre.

     

    A suivre…

     

    Franck SCHWEITZER

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