billets d'humeur personnels
Bien fait ! Le résultat des européennes doit montrer l'exemple et doit faire se bouger les partis de droite, du centre et de gauche, bon sang mais que font-ils ? Entre un gouvernement socialiste complètement impuissant face aux problèmes des français et une UMP dans les affaires et les scandales jusqu'au cou, qui reste-il de compétent et d'intègre au sein de la caste politique pour sauver le navire ? Parce que pendant ce temps l'extrême-droite progresse partout en Europe, un gros 21 avril à plus grande l'échelle et Marine Le Pen et tout le FN se rient de nous et plus rien maintenant semblent les arrêter. Il faut absolument réagir, nous sommes devenus en peu de temps pour le dire, la honte du monde entier ! Et François Hollande qui ne pense qu'à assister à la finale du Top 14 (dixit son agenda sur le site officiel de l'Elysée). Continuons comme cela à rejeter la responsabilité des échecs les uns sur les autres, à dire « je n'y suis pour rien, je ne suis pas au courant ».... Sont-ils tous des gamins immatures que nous français, avons mis aux manettes ou le font-ils exprès pour couler le pays ? Une chose est sûre, le FN sera sans aucune pitié tant dans le fond que dans la forme si nous ne les arrêtons pas très vite. A moins que le PS -mais je ne veut pas le croire- ait savamment calculé une stratégie qui consisterait à faire rentrer dans l'Assemblée Européenne le front national pour ainsi mieux les neutraliser et montrer au grand jour leur incapacité à voter sur des solutions concrètes, car sérieusement, à part passer leur temps à crier très fort, à diviser, à critiquer... Quelles propositions économiques, politiques, sociales et sociétales concrètes font-ils ces gens-là depuis 40 ans ? C'est beau d'être dans l'opposition mais qu'est-ce-qui me prouve moi français qui vais peut-être voter pour un(e) candidat, que celui-ci va effectivement tenir ses promesses, une fois élu(e) ? Rien ne le prouve à ce jour, Marine Le Pen est un beau-parleur mais si par cauchemar elle arrive au pouvoir, il serait trop tard pour dire « on savait, on n'a rien fait » et nous n'aurions que nos yeux pour pleurer !
Plus concrètement, prenons l'actualité à bras-le-corps et à titre personnel j'attire votre attention chers bloggeuses et bloggeurs sur des choses qui paraissent insignifiantes au regard de la presse en général ou parce qu'ils n'ont pas le temps ni n'éprouvent le besoin de le faire par ligne éditoriale dirons-nous, mais ici sur ce blog j'ai le temps, la liberté et l'occasion de le faire alors je ne vais pas m'en priver :
- Premièrement rappeller ce qu'est un échiquier politique, pourquoi il est essentiel de mesurer ses propos lorsqu'on affuble un parti politique d'un adjectif, de comprendre la disposition des partis au sein même de cet échiquier, les couleurs et la dénomination des partis qui le compose sans jamais tomber dans l'accusation, ni dans l'insulte facile ou la diffamation.
- Comprendre qui sont aujourd'hui tout ces partis eurosceptiques, nationalistes, populistes et xénophobes ;
- Qui étaient-ils dans les années 30 et comment on n'avait rien vu venir à cette époque, pour cela un rappel hitorique s'impose surtout pour les jeunes générations qui n'ont connu que la paix ;
- Enfin, déconstruire et analyser les faits et gestes des médias à l'égard de Marine Le Pen et ceux de la Présidente du FN elle-même. Parce qu'il est important de le faire en préambule à n'importe quelle autre analyse purement politicienne, afin de mieux savoir à qui on a affaire, mesurer le réel danger du front national pour la France.
Un échiquier politique est en soi une construction grammaticale de la langue française sous couvert de métaphore, pour indiquer la position dans un espace donné, des partis politiques au sein d'une structure : les partis de gauche sont à gauche de cette structure et les partis de droite à droite, etc. La différence se fera ensuite au sein-même de la droite et de la gauche en rapport à ses qualités, ses origines, ses prises de position, son idéologie, son histoire sur le long terme. Par nature, à droite nous avons le libéralisme, le capital, la position de l'Eglise, le conservatisme. Dans l'histoire, les partisans de la royauté étaient à la droite du Souverain ! A gauche par contre, nous retrouvons l'idée de changement, de progrès, de diversité, d'athéisme, de laïcité, de révolution, de pacifisme. A partir de là tout naturellement découlent les adjectifs relatifs au positionnement des uns et des autres en cela que ces mouvements seront à droite de la droite ou à gauche de la gauche.
Traçons dans l'espace un trait horizontal avec un arc de cercle partant tout à la gauche de ce trait, jusqu'à l'autre bout, et mettons en place les principaux partis politiques connus en relation à cet éventail :
- Lutte Ouvrière et le NPA composent la branche la plus à l'extrème-gauche (trotskystes/marxisme, anarchisme, révolutionnaires... sectaires devrais-je préciser) ;
- le Front de Gauche et le PCF composent le communisme de gouvernement ;
- EELV, les radicaux et le PS composent la gauche social-démocrate, le socialisme, l'écologie ;
- UDI-MODEM et le Nouveau Centre composent les mouvements centristes, démocrates modérés, autonomes et indépendants ;
- UMP et le Parti Démocrate-Chrétien sont à la droite républicaine, libérale, fédérale et européiste
- Mouvement pour la France : souverainistes
- FN et MNR et autres groupuscules plus ou moins nationalistes, populistes, royalistes, xénophobes, fascistes.
Nous voyons bien que lorsque Marine Le Pen considère que le FN n'est pas un parti d'extrême-droite çà n'a aucun sens et surtout çà n'est ni insultant ni diffamatoire de lui donner cette dénomination ; je démontrerai plus bas en quoi l'idéologie, l'adn et les origines du FN sont a situer à la droite de la droite.
De l'analyse historique, nous remarquons qu'à bien des points, communistes et nationalistes se ressemblent et se retrouvent autant dans le discours brutal et délétaire que dans leurs propositions pour le moins coercitives : bolchévisme et lutte des classes prolétaires à l'extrême gauche que l'on retrouve en Chine et en Corée du Nord encore actuellement ou dans les gouvernements feu communistes de Staline, Tito, Castro, Mao Zedong, Ceausescu, Pol Pot... Ces dirigeants ont régnés en dictateurs sanguinaires et ont étés directement responsables de millions de morts dans leurs pays respectifs, n'oublions jamais çà... Non plus ! L'extrême-droite n'en est pas en reste, nul besoin de citer Hitler, il sont ou ont étés essentiellement chefs religieux, militaires ou monarques : Kadhafi, Bongo, Moubarak, Milosevic, Pinochet, Videla, Al-Assad, Franco, Mussolini... et tous ont comme point commun la répression de leurs opposants quand ce ne sont pas leur assassinat ou enlèvement prémédités, un état-policier avec contrôle absolu sur la population, une mainmise totale sur la télévision/radio/presse, une politique hautement dirigiste de préférence nationale et raciste, un parti politique unique, une propagande lobotomisante sur les louanges du pouvoir en place et du charisme de son chef, une politique anti-institutionnelle, etc.
Aujourd'hui qui sont ceux que la presse appelent les « eurosceptiques » ou « europhobes », faut-il déjà savoir de quoi on parle ; un europhobe est quelqu'un qui aurait peur de la monnaie unique (phobos en grec signifie « peur » on le retrouve dans arachnophobe par exemple, la peur des araignées) pas très convaincant. L'eurosceptique peut éprouver des réserves sur l'Europe telle qu'elle a été construire mais sans pour autant être extrémiste, donc là aussi les journalistes font une monumentale erreur dans la terminologie. Il y a là une espèce d'autocensure insuportable à ne pas vouloir dire les choses, appeler un chat un chat. Dimanche dernier nous avons eu affaire à une poussée vers le haut de tout les partis nationalistes, anti-euro, racistes et antisémites. Pourquoi les médias prennent-ils peur tout d'un coup ? Peur de quoi ? Utiliser un mot plutôt qu'un autre ne veut absolument rien dire et c'est qui plus est, dangereux, car plus on adoucit une appellation qui n'a pas à l'être, plus on la banalise et on finit à moyen-long terme à lui donner la légitimité qu'elle est loin de mériter ; dans ce même cas de figure on finira par admettre que finalement ben oui, les chambres à gaz ont étés un point de détail ! Ce terrorisme intellectuel est tout bonnement inacceptable et les médias ne prennent pas suffisament cela en compte ou le font-ils sciemment ? Peut-être qu'il y a toute une éducation à refaire au niveau compréhension des mots et de ce qu'on appelle dérapages. Peut-être enfin que toute la nouvelle caste de journalistes issus de la génération de trentenaires et quarantenaires ne mesure pas l'ampleur de ce qui se passe, parce qu'ils ne sont pas formés à la philosophie, à la psychologie ni à la linguistique, que c'est essentiel de comprendre sans préjuger de tout et de rien la tête baissée, parce qu'il faut aller vite, parce que vitesse rime surtout avec précipitation et qu'à cause de ce manque de recul évident, on s'y perd jusqu'à son âme.
Pourquoi et comment ces partis d'extrême-droite ont-ils pris autant d'importance ? Concernant le problème français, Sylvain Crépon spécialiste de l'extrême-droite note que « moins on est instruit, plus on vote FN » le parti de Marine Le Pen joui d'une importante popularité chez les 18-25 ans mais c'est d'abord un vote protestataire, parce que c'est tendance de ne pas faire comme les parents. Les lycéens appelant à manifester contre le FN sont risibles car c'est un prétexte à déserter les bancs de l'école en pleine période d'examens, une assez mauvaise idée. Les causes sont simples, Marine Le Pen est jeune et dynamique, grande gueule et sans langue de bois, elle n'a pas peur d'aller au charbon... Forcément çà séduit et puis elle semble être la seule -en apparence- à s'intéresser réellement au problème de l'emploi et des préoccupations du peuple ; mais le vote des jeunes n'est pas le seul motif valable. C'est toute une partie du peuple qui a sonné le signal d'alarme.
Maintenant que le mal est fait, le FN devra trouver ses partenaires eurosceptiques modérés, rassembler un nombre suffisant de 25 euro-députés pour un groupe parlementaire ; il est d'ores et déjà exclu de s'allier avec des groupes clairement nazis ; si l'extrême-droite française parvient à gagner sa place au soleil du Parlement, cela lui donnera un temps de parole supplémentaire + bureaux + service de comm'...
Dernière nouvelle qui à défaut de choquer, n'étonne plus personne : le FN ferait des fiches sur les journalistes « tout ces connards, on va les écraser » pouvaient-on entendre ; Marine peine à jouer sur les mots pour mieux faire passer le message et le banaliser. La victimisation systématique ne fonctionne plus, le diable est démasqué. A peine ont-ils un semblant de pouvoir, les dérapages et incidents s'enchaînent (les sorties de Le Pen père, le couvre-feu à Béziers, etc). Répéter une chose, cela ne constitue pas pour autant une vérité, mais on va jouer sur le manque de culture politique et la mémoire défaillante des français. Dans son projet de dédiabolisation, Marine Le Pen n'a eu de cesse de répéter que le front n'est ni fasciste ni raciste ni antisémite, mais l'histoire de ce parti, ses origines et son actualité sulfureuse font qu'ils se tirent une balle dans le pied sans arrêt. Sans vouloir faire de mauvais esprit je dirais que le boomerang lancé par les médias leur est revenu en pleine face. Pas étonnant que le FN les méprisent à ce point, ya qu'à voir le fond des questions que certains journalistes posent. Un traitement spécial est consacré au Front depuis des années, mais l'attaquer sur les mêmes sujets encore et encore ne l'affaiblie pas, çà le renforce et c'est sur ce champ de mines que le sillon s'est creusé. De la manière détestable dont fonctionne le duel presse/journalistes politiques tv notamment avec Marine Le Pen lorsque les ques tions s'enchainent, qu'ils lui coupe la parole, une question mal posée ou posée de manière répétitive, certains finissent tout bonnement par se décrédibiliser. Ils oublient que Marine Le Pen est avocate de profession et que la rhétorique, l'enfumage, les contre-vérités c'est son dada. J'ai pu remarquer que les questions concernant le programme du FN lié à l'éducation, la culture, l'environnement... ne sont jamais abordés, JAMAIS ! Je remarque aussi que certains ont donné beaucoup trop d'importance de temps d'antenne à la présidente du Front, le fait de l'inviter plusieurs fois dans le même cadre avec le même interlocuteur, forcément çà créé du lien ; Marine Le Pen a été trop présente sur deux médias notamment ; JC Bourdin sur BFMTV et David Pujadas sur France 2 avec soit une certaine connivence, soit de faux échanges tendus. Entre les journalistes qui dirigent habilement leurs questions et le politique qui ne répond jamais, il y a de toute évidence un fascisme latent. Pour reprendre Rolland Barthes « le fascisme ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire » !
Que doit faire le Président Hollande : l'Express note « après deux ans de perdus, pas question de gâcher les trois qui restent » ; le Pdt peut compter je pense sur Manuel Valls apte à l'audace pour redémarrer une machine déjà trop enrayée. Manuel Valls ou le ministre de gauche le plus à droite que même l'UMP envie.
Dernière carte à jouer : Le Mondial 2014 de foot va durer jusqu'au 13 juillet prochain, de là à ce que les socialistes encouragent par tout les moyens les Bleus pour qu'ils deviennent champions ou du moins en finale, la logique serait imparable. Dans une volonté de dynamique salvatrice, on sait qu'à l'instar de Jacques Chirac en bon Corrézien, François Hollande aime et supporte le sport. A défaut d'avoir trouvé une solution rapide au chômage et au pouvoir d'achat (le calendrier sera certainement encore repoussé à la rentrée de septembre, Mondial et grandes vacances obligent) les choses vont traîner en ayant en tête que de toute façon çà ne pourra pas être pire et qu'au moins il nous reste encore trois ans à faire. Les Français auront-ils cette patience ? Entre un FN devenu premier parti de France, une majorité socialiste immobile, un Président de la République historiquement impopulaire et au plus bas dans les sondages, l'UMP enbourbée jusqu'au cou dans les scandales ; que reste-il comme ressort ? Il faut reconstruire un éventail politique républicain digne de ce nom, loin des divisions si souhaités pour certains : Une alliance UDI-UMP-MODEM semble bienvenue, mais jusqu'à quand ? Qu'en est-il de l'indépendance du Mouvement Démocrate si cher à François Bayrou ? Au vu des évènements il n'en est plus question, du moins pour l'instant le temps de rétablir l'équilibre. à suivre...
Franck Schweitzer