billets d'humeur personnels
Aux portes du Perche (à l'Ouest), la capitale du Dunois, est bâtie sur un éperon rocheux surplombant le Loir. Cette configuration naturelle et sa situation à la croisée de deux voies romaines reliant Chartres à Tours et Orléans au Mans, la destinent à être une place forte probablement dès l'époque romaine, mentionnée par Grégoire de Tours à la fin du vie siècle sous le toponyme de Castum-Dunense. Le nom de Châteaudun est issu de deux éléments, l'un latin castellum, l'autre gaulois dunos, tous deux de même sens et qui désignent une forteresse.
Evêque de Chartres, Saint-Aventin permit la christianisation du territoire voué au culte druidique et fit naître les trois premières églises. Au lendemain des invasions normandes, Châteaudun est administrée par des comtes amovibles dont Thibaud V. Au début du XIIe siècle, une abbaye est installée près du château comtal. Châteaudun est la capitale du Dunois à cette époque. Louis d'Orléans acquiert au XIVe siècle les comtés de Blois et de Dunois et ce jusqu'au XVIIIe siècle.
A sa mort, son fils aîné Charles, hérite de son patrimoine. Détenu par les anglais lors de la Guerre de Cent Ans, il cède tout à son demi-frère, Jehan de Dunois qui entreprendra alors la construction d'une partie du château. Ses descendants (les Longueville) y ajouteront l'aile du XVIe siècle.
En 1723, un violent incendie lui ôte une partie de son tracé médiéval (le quartier Saint-Lubin et le château ont pu être préservés). Est alors dessiné par Jules Michel Hardouin Mansart, un nouveau modèle urbanistique sobre et raffiné. La ville nouvelle s’ordonne autour de la place du 18 Octobre 1870, du centre-ville actuel.
Châteaudun n’échappe pas à la Révolution qui occasionne la mutilation et la destruction d’édifices religieux : Le 18 octobre 1870 : près de 1 200 francs-tireurs et gardes nationaux affrontent une division prussienne dix fois plus nombreuse. Au terme d’une bataille acharnée, la ville subit à nouveau de nombreux dommages. Ce fait d’armes héroïque lui vaut d’entrer dans l’Histoire, elle reçoit en 1877 la Croix de la Légion d’Honneur. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Châteaudun est soumise à plusieurs bombardements : ce n’est que le 17 août 1944 qu’elle retrouve sa liberté. On retrouve sur ses armoiries la devise "Extincta revivisco" qui signifie "Eteinte je renais ".
© wikipedia © ville-chateaudun.fr
Photos perso © Franck Schweitzer
JOHANN LE DUNOIS .... qui était-il ?
Né le 18 avril 1403, Jean, Bâtard d'Orléans, est le fils naturel de Louis, duc d'Orléans, et de Mariette d'Enghien. Le « Bâtard » est élevé en compagnie du futur Charles VII, pendant une dizaine d'années. En 1422, il épouse Marie, fille de Jean Louvet, président du Parlement de Provence et l'un des favoris du dauphin. En 1440, il se remariera avec Marie d'Harcourt. Le couple aura quatre enfants, dont le deuxième, François (1447-1491), sera la souche des comtes puis ducs de Longueville.
Le Bâtard d'Orléans est fait seigneur de Valbonnais en Dauphiné en 1421, comte de Mortain en Normandie en 1424 et comte de Porcien en Réthelois en 1428. Il est nommé lieutenant-général du duc d'Orléans pendant la captivité de celui-ci, étant le seul représentant mâle de la famille sur le territoire français. En 1428 il fut chargé de la défense d'Orléans où il accueillit Jeanne d'Arc le 29 avril 1429. Il sera ensuite de tous les combats au côté de la Pucelle qu'il accompagnera jusqu'à Paris. Il resta d'une fidélité absolue à Charles VII et devint grand chambellan du roi à la disgrâce de La Trémoïlle. Sa brillante conduite à la tête des armées le fit couvrir d'honneurs, le roi lui donnant le titre de "Restaurateur de la Patrie".
En 1431, il participa à la campagne de Normandie et prit part à la libération de Paris en avril 1436. En récompense de sa conduite, Jean d'Orléans reçut en 1439 le comté de Dunois, dont le nom l'immortalisera, et en 1443 le riche comté de Longueville. A la rupture de la trêve de Tours en 1448, le comte de Dunois reprit sa glorieuse carrière militaire : il enleva Le Mans, entreprit la reconquête de la Normandie en juillet 1449, entra victorieux dans Rouen le 19 octobre 1449 et l'année suivante remporta la victoire de Formigny. Puis il se retourna vers la Guyenne. Le comte de Dunois mourut le 23 novembre 1468 au château de l'Haÿ-les-Roses. Il fut inhumé en la basilique Notre-Dame de Cléry où le rejoindra le corps de Louis XI qu'il servit avec autant de dévouement qu'il avait servi Charles VII.