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billets d'humeur personnels

Faut-il parler luxembourgeois pour travailler au Luxembourg ?

 
 Lorsque vous passez un entretien d'embauche au Luxembourg, l'un des critères de sélection sont les langues lues, écrites et parlées. Plus vous en connaissez, plus vous auriez vos chances (allemand et anglais le plus couramment, mais aussi italien, néerlandais, portugais) et surtout la langue luxembourgeoise, aussi petit que soit le pays, primordial est son patriotisme, sa langue, ses valeurs et ses principes. Faut-il obligatoirement parler le luxembourgeois pour travailler dans le pays ? Faudrait-il en faire une seconde langue dans les collèges et lycées de la Moselle ? On sait que pour diverses raisons -essentiellement économique et financière- bon nombres de frontaliers mosellans mais aussi allemands et belges font la route jusqu'au Grand Duché pour y faire leur 10h par jour en moyenne, et selon le chiffre donné par CEPS/INSTEAD, ce sont 22 900 français qui, en 2006 y travaillaient.
 
La question se pose encore plus sérieusement au sein du gouvernement et en devient une question politique : d'après l'Institut National des Langues rattaché au Ministère de l'Education National et de la Formation Professionnelle, un règlement grand ducal du 06 novembre 2009 rapporte que tout candidats détenant un diplôme de fin d'études secondaires peut jouir d'une formation de 120h répartis sur trois modules pour la préparation au Certificat de la Langue et de la Culture Luxembourgeoise (Zertifikat Lëtzebuerger Sprooch a Kultur) qui vise par ailleurs la création d'un Institut National des Langues.
Concernant la langue dans le monde du travail proprement dit, plusieurs critères entrent en jeu : Il faut faire une différence entre le salarié du public et celui du privé. Dans le public 81% utilisent le luxembourgeois comme langue principale devant le français et l'allemand, en revanche dans le secteur du privé, luxembourgeois et français se partagent le gâteau à 40%. L'autre critère qui a son importance et non des moindres, la nationalité des travailleurs. 70% des Luxembourgeois parlent luxembourgeois sur leur lieu de travail et les étrangers priviligient LEUR langue... normal !  Le gouvernement a cependant pris un revers en 2002 lorsque le Premier Ministre avait proposé le luxembourgeois comme critère d'amélioration visant l'intégration des travailleurs étrangers : le projet fut abandonné car très peu d'enthousiasme du public frontalier. il est vrai qu'à part le Grand Duché, il n'est vraiment pas utile de maitriser cette langue, personne nulle part ailleurs en Europe et dans le Monde ne vous le demandera, alors à quoi bon s'obstiner ? 
 
Cependant une solution d'ouverture semble être trouvé ; un projet de loi voté en mai 2008 qui viserai l'introduction d'un congé pour apprendre  le luxembourgeois, la seule condition pour le travailleur : avoir déjà travaillé 6 mois sur le territoire pour pouvoir en bénéficier. Là encore, où est la logique ? Comment pourrais-je bénéficier de ces cours si avant même de travailler, çà reste déjà un problème ?? Souvenez-vous lors de votre premier entretien d'embauche à la sortie du lycée alors que vous n'avez jamais travaillé de votre vie (hormis les stages...), le recruteur qui refuse votre candidature parce que vous n'avez pas assez d'expérience... no comment !
 
Franck Schweitzer.
 
étude 2006 du CEPS/INSTEAD  ; Sophie Sellier
 
 
MISE A JOUR AU 29 JANVIER 2011
 Français, Allemands, Belges... tous traversent la frontière qui les séparent de leur lieu de travail et ce, journalièrement, le Luxembourg. Ce qui les attire ? Un salaire plus élevé. Ferdinand Adam -économiste luxembourgeois- était venu présenter le résultat de ses recherches lors d'un Colloque “sur la construction des espaces par les migrations” à l'I.R.A. de Metz-Bellecroix le 14 décembre dernier. Selon lui, 4 facteurs en seraient la cause ;

*les revenus disponibles en constantes évolution

*le taux de chômage quasi-égal dans toute la grande région

*le prix de l'immobilier en hausse importante depuis les vingt dernières années

*la baisse de l'emploi dans le reste de la grande région

 

mais depuis les années 2000, un phénomène s'est inversé : les Luxembourgeois quittent à leur tour le pays pour devenir frontaliers. Cause principale : entre 1996 et 2008 le prix de l'immobilier a augmenté de 200%

 

source : www.ira-metz.fr

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