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billets d'humeur personnels

Ecole : faut-il supprimer les notes ?

Ecole : faut-il supprimer les notes ?

 

 Noter un élève sur 10 ou 20 reste une spécificité française ; Aux Etats-Unis on évalue les élèves avec des lettres de A à E (A étant le meilleur résultat) quant au Danemark et en Suède, il n'y a pas de notation du tout, cependant l'évaluation prend en compte les performances de l'élève, son développement personnel et social, tout ce qui encourage les gamins à dialoguer et à être actifs. Un exemple de pédagogie à méditer ! Au Japon au contraire, la compétition est rude, le tri est élitiste car les petits nippons sont notés sur 100. les familles se saignent aux quatres veines pour permettre à leur enfant de fréquenter la meilleure école et les poussent à faire de brillantes études. Le rythme est effrené et si l'abandon ne fait pas vraiment partie de la culture au pays du soleil levant, c'est plus en terme de suicides que les retombées sont répertoriés. Situations inimaginables dans nos contrées.

Si chez nous, le baccalauréat et les notes chiffrées restent des institutions, la valeur du diplôme et sa légitimité sont de plus en plus discuté en politique comme dans le public. selon Michel Fize, sociologue au CNRS, « le bac est devenu inutile car noter l'écolier créé de la compétition et un facteur de stress et ce, de la primaire au collège. Il faudrait remettre en avant le parcours de l'élève, ses progrès et les lacunes à améliorer. »

 

En règle générale quand on leur posent la question, un assez faible pourcentage de français (environ 20%) serait favorable à la suppression des notes. C'est donc un concept très ancré dans la tradition et un changement des mentalités peut être mis en place uniquement à grands coups de pédagogie... Encore ! Mais pour le parent cette-fois. Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'IFOP, pointe le fait que la note permet aux parents de garder le contrôle sur leur enfant, car c'est selon lui, c'est un baromètre qui les rassurent. 39% des enseignements du public estiment qu'on pourrait se passer des notes à la primaire et au collège : En 1969 le gouvernement avait déjà tenté de remplacer les chiffres par des lettres : un fiaco. Aujourd'hui on pense à une évolution du système de notation car les petits français seraient parmi les plus malheureux du monde selon le ministre Vincent Peillon.

 

L'esprit de compétition est bon, mais sans en abuser !

C'est donc bel et bien le respect mutuel entre les personnes et la solidarité qui permettrait de bien meilleurs résultats à moyen-long terme. L'histoire de la carotte est de l'histoire ancienne, propre au XXe siècle. Souvenez-vous si l'on promet une prime ou un poste plus important en mettant deux candidats égaux à concurrence, c'est typique du « diviser pour mieux règner », créer des frustrations et des mauvaises ondes. Le système coopératif favorise lui, l'estime de soi en améliorant la motivation à apprendre et l'image-même du professeur est perçu comme plus compréhensif et aidant.

Le psychanalyste Claude Halmos spécialisé dans l'éducation de l'enfant rappelle qu'il faut apprendre à ce dernier à gagner pour lui-même plutôt que d'écraser les autres. Lui expliquer sereinement que la vie est un jeu, qu'il y a des gagnants et des perdants, qu'il a sa place lui aussi dans ce monde, tout en lui faisant comprendre qu'il doit se battre pour son idéal et mettre toutes les chances de son côté pour y parvenir mais sans vouloir à tout prix impressionner les autres, enfin que c'est le chemin parcouru et l'expérience plus que la récompense elle-même qui est primordiale. A l'inverse ce qu'il ne faut surtout pas faire serait de le laisser gagner au jeu tout le temps, lui dire oui sans limite et ne poser aucune règle ; Ca ferait de lui un enfant-roi qui penserait que tout lui est dû.

 

Franck Schweitzer

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