billets d'humeur personnels
Selon un sondage IFOP de 1997 (les chiffres ont depuis évidemment évolués) les salariés pensaient de leur patron qu'ils étaient autoritaires à 70% et paternalistes à 48%.
De l'indifférence à la flatterie, en passant par l'autorité la plus sèche, votre chef vous inflige des retournements de situations pénibles. Il veut obtenir de vous un soutien, une obéissance ou une crainte. J-Louis Muller, directeur management et RH à la CEGOS pense la chose suivante « aujourd'hui il n'est plus question pour un patron de manipuler ouvertement son salarié ; en revanche il a toujours pour rôle de faire faire aux autres ce qu'ils ne feraient pas spontanément. Ces moyens de soumettre leurs salariés, les patrons les apprennent sur les bancs des grandes écoles ou en séminaires. Les patrons apprennent à vous connaître, faites-en autant » Dès le départ ils observent leur interlocuteur, une personne qui s'excuse avant de parler manque de confiance et d'estime de soi ; si une personne semble être toujours d'accord et a du mal à dire non, elle aura peur d'affronter les conflits, etc. Le patron n'aura ensuite qu'à adopter son attitude en fonction. Voici 3 portraits-types, mais la liste n'est pas exhaustive :
- L'envahisseur ira jusqu'à s'immiscer dans votre sphère privée, il cherche à régenter votre vie, vous déstabiliser afin d'augmenter l'emprise qu'il a sur vous. Coupez court à toute tentative, répondez « non » poliment et calmement et en cas de doute si votre téléphone sonne le dimanche matin, filtrez à l'aide du répondeur.
- Le persécuteur vous lance des piques assassines. Lorsqu'il prend la parole c'est pour rappeler des évidences, il emploie rarement le « je » et n'utilise que des phrases toutes-faites. Il s'arrange à vous laisser croire que vous êtes certainement moins compétent que lui et vous amène à douter de vous en permanance. Montrez qu'il ne vous fait pas peur, provoquez-le gentiment par l'humour ou l'ironie.
- L'accusateur ne vous laisse jamais la possibilité de répliquer, il vous dira « il faut que je vous vois cet après-midi » mais sans fixer l'heure du rendez-vous ». Il laisse les problèmes s'accumuler et évite soigneusement de les régler. En cas de conflit, il reste volontairement dans le flou. Ne laissez pas la situation s'envenimer et gardez des traces justifiant votre travail de façon à pouvoir vous défendre si cela se gâte.
Heureusement que les temps changent et qu'aujourd'hui ce type de comportement appelé harcèlement moral, est montré du doigt, jugé et condamné par l'Inspection du Travail en premier lieu. L'époque du paternalisme absolu et primaire est définitivement révolu ; le XXIe siècle a apporté avec lui le management par la bienveillance et le droit à l'erreur. Encourager plutôt que blâmer, comprendre plutôt que sanctionner. Linkedin n'est pas seulement un réseau social et professionnel, c'est aussi une vitrine qui permet aux salariés et aux recruteurs de se renifler à distance avant de travailler ensemble ou non. Chaque élément du profil, likes ou préférences partagé, sont autant de carte de visite pour celui qui viendra visiter votre page, et lui permettra de savoir quel profil conviendrait le mieux à l'image de son entreprise.
Sans entrer dans un délire complotiste, Linkedin ne serait-il pas un outil nouvelle génération créé par ces mêmes grandes écoles, dans le but là encore d'observer l'interlocuteur, ses goûts, ses passions pour ensuite mieux l'amadouer une fois embauché ? Peut-être que si, mais si la bête ne se dévoilera pas aussi facilement, à chacun de nous de faire attention à ce que nous partageons. Suffisamment pour être bankable, sans nous dévoyer.
Franck Schweitzer
© mon boss est nul mais je le soigne
© travailler avec des cons