billets d'humeur personnels
Pensée unique : le pouvoir des médias sur nos consciences
PETITE PRECISION : Je ne publie ce texte qu'aujourd'hui mais je l'ai écris plusieurs jours avant les atroces attentats de vendredi 13 novembre.
« le fascisme ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire » Roland Barthes
La pensée unique mise en place par les lobbyistes et certains médias tendent à s'affirmer comme un soviétisme sous-jacent dans le fond comme dans la forme. Voilà comment pourrait se résumer, l'illusoire démocratie dans laquelle nous vivons depuis ces 20 dernières années. De nombreux auteurs visionnaires tels que Georges Orwell ont évoqués le régime totalitaire-type ; il débute par un contrôle vicieux et pervers de nos consciences comme le veut Big Brother ; ce serait presque la société du spectacle telle que la décrivait Guy Debord, sauf qu'on est bien loin d'un sociologisme angélique, c'est à la fois plus complexe et tellement limpide. Il suffit de déjouer le plan machiavélique qui s'opère, en dénonçant le procédé comme ici dans un organe presse libre, parce qu'ailleurs çà n'est plus possible.
La quasi-totalité des émissions de variétés (s'il en reste...?!) sont enregistrées ; le direct n’existe plus et donc on préférera passer des heures de montage à faire une émission propre, nette et consensuelle où tout dérapage est évincé, où même la blague se voulant en-dessous de la ceinture, sera calculée voire édulcorée et prêtera ainsi à rire plutôt que de s'en offusquer. Tout est ainsi fait pour éviter le malaise / le mal-à-l'aise, tout ce qui dérange ou bouscule la ménagère de moins de 50 ans. On n'imaginerait pas de nos jours un Daniel Balavoine se confronter à un Président de la République en fonction et encore moins un Coluche traitant de noms d'oiseaux toute une classe politique. Toutes ces perles télévisuelles qui ont fait les beaux jours d'une télévision dite « de papa » n'a visiblement plus sa place et c'est bien regrettable, parce qu'il y a bien une chose qui manque aujourd'hui à notre équilibre moral ; c'est la spontanéité, la grivoiserie et la franche camaraderie. Les premiers à s'en plaindre sont précisément les Ardisson, Dechavanne ou Sébastien qui avaient, en ces temps révolus, le verbe léger dans leurs émissions respectives ; alors je me dis mince alors, si même eux s'auto-censurent, c'est qu'on est tombés bien bas en terme de libertés individuelles. C'était mieux avant ?
Il y a de cependant des exemples de personnalités politiques forts en gueules. Je leur donne raison sur un point ; ils ont réussits à dénoncer les manipulations de certains journalistes et chroniqueurs en mettant ces derniers face à leurs contradictions et de ce fait, en informent le grand public, premier lésé dans l'histoire ! Il s'agit d'un conditionnement psychologique de la masse populaire. Je dis populaire car le pourcentage d'érudits de notre pays, est conscient de ce qui se trame, même si impuissant. Voilà comment se passe par exemple une interview politique :
- D'abord, les questions posées sont le plus souvent minutieusement dirigés ou en tout cas construites de manière fermées de façon interro-négatives (« ne pensez-vous pas que... » plutôt que « pensez-vous que... »), de manière à ce que la réponse aille dans le sens de ce que le journaliste à envie d'entendre et non pas ce que le politique veux dire ;
- Lorsqu'un sujet sensible est évoqué, il y a un véritabe harcèlement du journaliste à vouloir faire dire les choses à son interlocuteur, faisant fi du sens moral, de l'éthique ou tout simplement du respect en posant plusieurs fois la même question ou pire en tirant soi-meme des conclusions ;
- Ensuite, l'interruption systématique de la parole, procédé vieux comme le monde, quand le journaliste passe d'un sujet à l'autre sans écouter la réponse donnée, parle en même temps que son interlocuteur ; est sarcastique ou reprend des informations sans les avoir vérifiées ;
- Le pire de la manipulation mais qui relève aussi d'une profonde malhonnêteté c'est lors d'une émission radio (en direct) lorsqu'en régie on coupe la communication téléphonique de l'intervenant, prétextant un souci technique alors que la vérité que ce dernier allait asséner, dérange. L'exemple que j'ai en tête c'est lorsque Michèle Alliot-Marie fut interrogée par une auditrice de France Inter sur la question sioniste, la question a purement été censurée sous prétexte que MAM alors ministre de l'Intérieur, n'était pas habilitée à y répondre.
Il est plus que temps pour les médias, de changer leur façon de penser, de dire et d'écrire. Cela commence par les grandes écoles de journalismes qui ont une responsabilité dans ce qu'ils inculquent à leurs élèves, ensuite c'est le système tout entier de l'information qui est gangréné de l'intérieur, par ce besoin de montrer du sang. Sur 1h30 de JT combien de temps consacrées aux bonnes nouvelles ? Le flash-info idéal n'existe pas, certes, mais c'est maintenant à la génération Z de bousculer la norme.
Franck Schweitzer.