billets d'humeur personnels
Intro : Le quartier Outre-Seille ; mes années estudiantines 2002-2006
Eh oui déjà 20 ans ! octobre 2002 je faisais ma rentrée universitaire sur le Campus du Saulcy, au sein de l’UFR-SHA. A ce moment-là je connaissais déjà un peu la ville de Metz, pour y avoir emménagé 6 mois plus tôt, en avril (le fameux mois d’avril 2002, oui ! suivez mon regard… œil !) et j’avais rapidement trouvé un emploi saisonnier dans la Z.I. « deux-fontaines ». Ce fut uniquement dans le but de mettre de l’argent de côté, ne pas rester inactif à regarder les 4 murs de mon minuscule studio de 15m2 en rez-de-chaussée que je louais 380€ dans le quartier Outre-Seille. Pour contextualiser, je m’étais inscrit dans une école privée à deux pas de mon domicile, afin de prendre des cours de dessin/aquarelle, ça me plaisait vraiment beaucoup mais ça ne me suffisait pas, je voulais m’ouvrir à de nouveaux horizons, rencontrer du monde, j’avais soif de culture générale à cette époque, plus simplement : Aller à la Fac ! « i’m going to fuck » dixit Kelly REILLY dans l’Auberge Espagnole. Ce chef-d’œuvre de Klapisch sorti durant l’été 2002 me confirmait que j’étais bien dans mon époque, que j’étais arrivé à Metz au bon moment, que tout m’était permis dans ce « petit-Paris » de 123 400 habitants. Pas pour le côté Erasmus bien évidemment, mais pour rencontrer de nouvelles têtes, étudier sur les bancs d’un amphithéâtre, boire un café en terrasse un livre en main, fouiller les rayons de la FNAC, assister à une conférence à l’étage d’une librairie spécialisée en sciences humaines (le Géronimo pour ne pas la citer)…
D’abord inscrit en tant qu’auditeur libre pendant près d’un mois, je m’étais laissé convaincre par certains de mes camarades, de m’inscrire comme étudiant à part entière et pouvoir bénéficier de tous les « avantages » de ce statut, en premier chef, passer un ou des diplômes. A la fin du premier semestre 2002/2003 Benoit GOETZ, professeur de philosophie et maitre de conférence, me proposa de rejoindre l’association des étudiants de philosophie et son journal, en disant en substance « nous avons besoin de sang frais dans l’équipe » ; je ne me fis pas prier et j’accepta sur le champ. Mon excitation était à son comble, j’allais participer à l’expérience éditoriale et associative !
L’Association LE JARDIN et le journal étudiant éponyme
>> Contexte ; l’université et son assoc ; les projets avec le CUL
Pour faire court, lorsque j’arrive à la rentrée universitaire 2002/2003 le département de philo est jeune, très jeune, et tout le personnel enseignant, de recherche, direction et pédagogique a comme intérêt commun, de faire grandir la filière, à force de réunions et de subventions, de projets et de partenariats en tout genre. Aidés par quelques étudiants en thèse, les professeurs J.Agnès, B.Goetz et J-P.Resweber ainsi que quelques autres dont je n’ai pas le détail, sont à la manœuvre. Il y eu d’abord l’ouverture du DEUG de philo, ensuite de la Licence, le Master, etc. pour finir un partenariat inter-université avec le CUL (Centre Universitaire de Luxembourg) où il s’agissait pour les étudiants de Licence d’aller chez nos voisins européens une fois par semaine suivre les cours -le mercredi je me souviens- et la semaine suivante, à eux de venir à Metz…
A noter enfin, que l’association Le Jardin fut la ‘petite sœur’ d’une association plus grande par le sérieux et la réputation, Le Portique qui publiait (et qui publie je crois toujours) des thèses et des articles de Doctorants et des professeurs maitres de conférences eux-mêmes. Je me souviens très bien que tant que nous n’étions pas en master, il nous était impossible d’y être publié, Le journal étudiant du Jardin était en quelque sorte notre cour de récréation, support papier artisanal en tout pigistes amateurs que nous étions, pouvions griffonner à loisir nos poésies, proses, pamphlets ou écrits qui se voulaient plus linéaires.
Le bilan de cette aventure : 24 mois pour 4 numéros et un travail de titan pour la petite équipe d’étudiants motivés que nous fûmes. Bataillant pour avoir une subvention de l’université, flirtant avec la censure éditoriale, travaillant sous pression afin de finir le prochain numéro dans les délais, à couteaux tirés avec certains membres carriéristes qui utilisaient l’association à des fins personnels comme tremplin pour leur devenir… Cette petite aventure ne fut pas de tout repos ; mais quelle aventure !!
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J’en ai fini avec ce chapeau, je vous laisse avec quelques pages scannés de chacun de ces 4 numéros, afin que vous puissiez découvrir nos talents pas cachés de futur grand prix littéraires ! :D
Numéro O – Juin 2003 – « la guerre » - 16 pages - gratuit
Numéro 1 – Février 2004 – « l’amour » - 34 pages – 1€
Numéro 2 – Juillet 2004 – « Arts et esthétique » - 38 pages – 3€ (le numéro le plus vendu, près de 150 ex. de mémoire, nous avions été obligé d'en faire un second tirage, c'est dire)
Numéro 3 – Mars 2005 – « Eden » - 46 pages – 2€ (ça sentait le sapin, vu la fin du journal, ce numéro ne s'est pas vendu ou presque pas, plusieurs exemplaires ont même étés distribués gratuitement, les étudiants refusaient de mettre la main à la poche)
Franck Schweitzer