billets d'humeur personnels
Le langage SMS a tué le français ! J'en suis sûr à présent. J'accuse la réseau social Twitter (si je pouvais l'interdire celui-ci!) de surfer sur la vague du message court, sectionné et abrévié plutôt que de participer à ce que la jeune génération parle mieux la langue de Molière. Dans un monde où tout va vite il faut parler vite, écrire vite, bouffer vite, jouir vite. Le nombre d'éjaculateurs précoces aurait augmenté ces 15 dernières années que ça ne m'étonnerait pas ! Plus sérieusement nous vivons une époque alarmante et personne ne fait rien, sauf en période électorales lorsque le politique promet des choses dont tout le monde sait qu'il n'en fera rien. Twitter impose les règles, ainsi que les messages courts sur la bande passante en bas de l'écran dans certaines émissions tv (Hanouna en première ligne qui reprend à son compte les messages de soutien, critiques des internautes) si bien que cette manière d'écrire devient la norme. Gare à celui qui fait de longues phrases ou des mots de plus de 2 syllabes ; il est boycotté, ringardisé, moqué, oublié.
Un mot enfin à propos des commentaires que je trouve parfois sur Youtube ; les « jpp » pour « j'en peux plus » a remplacé les désormais cultes MDR ou LOL ; quant au plus agressif « fdp » ou « ftg » ceux-ci, sont la parade des internautes qui passent au travers des mailles du signalement pour discours haineux, intimidation, etc.
Peu à peu tout ces comportements amènent à un fléau connu et reconnu depuis le milieu des années 70 mais dont les causes étaient différentes, l'illettrisme ! Parce que ce que j'ai appris à l'école je l'ai oublié, je ne le mets pas en pratique ou refuse tout simplement de le faire, car c'est quand même plus cool de s'exprimer en onomatopées et autres bruit d'animaux en ruts ; c'est notre langage à nous que les vieux... pardon, les ieuv ne captent aps !... ( « aps » c'est « pas » en verlan pour ceux qui n'auraient pas compris)
La mise en cause de l'illettrisme est en partie dû à la méthode globale dont les dégâts considérables sont pourtant prônés à l'IUFM à tout les professeurs en devenir, au détriment de la pourtant saine et essentielle méthode syllabique, car elle demande trop de temps à être intégrée. Mais alors que fait l'Etat ? Il a créé en 2001 l'ANLCI qui est sa structure opérationnelle et regroupe 150 institutions (des ministères, des collectivités territoriales, organismes publics, associations, syndicats). Qu'en est-il de sa mise en œuvre dans la pratique ; est-ce-que ses directives sont donnés à chaque rentrée scolaire aux professeurs ? Et est-ce-que ceux-ci les appliquent ? Il faudrait une vaste enquête de terrain pour pouvoir répondre, à partir d'éléments concrets de la vie réelle et de mises en situations.
C'est dans les quartiers défavorisés des grandes villes et les banlieues que l'on trouve les déjà et futurs illettrés. Là où le parent cumule aides sociales et petits boulots, n'a pas les moyens d'envoyer le gamin à l'école ou en tout cas, de suivre sa progression. Ces jeunes gens en grandissant, ne font pas d'erreurs uniquement de langage mais à l'écrit également, et leurs fautes d'orthographe ne les choquent pas. Ils ne le font certainement pas exprès, il sont persuadés de ce qu'ils écrivent, çà leur semble normal et ne comprennent pas comment et pourquoi leurs erreurs horripilent les plus puristes de la langue française. C'est donc ainsi que le mot « ça » devient « sa » dans l'exemple « comment sa va ? », et ainsi de suite, les exemples sont légions.
Que faudrait-il faire ? On pointe souvent du doigt les parents démissionnaires qui pensent que l'école est là pour enseigner le français à leur enfant et que de fait, les devoirs de vacances sont superflus voire inutiles. La non-implication de l'enfant/adolescent mêlé à l'agressivité hormonale dû à la puberté, les parents en effet, baissent les bras.
La dernière solution serait de revenir à la seule méthode syllabique et ce, dès le début. Redonner aux professeurs des écoles l'autorité et la légitimité auxquels ils ont droit, à l'Education Nationale ses lettres de noblesse qui fait de la France, une exception en Europe. Que sais-je... Je ne suis qu'un gosse de la génération Y qui s'efforce de ne pas faire trop d'erreurs à l'écrit comme à l'oral.
Franck Schweitzer