• Education Nationale : zéro pointé

     

     Dans « surveiller et punir », Michel Foucault tente de démontrer qu'une peine qui n'est plus une souffrance physique infligée au corps du condamné est une souffrance morale infligée à l'âme. La société mettra en place une nouvelle technique : le pouvoir disciplinaire et rapidement derrière, ceux qui sont en charge de « faire le gendarme » : les institutions disciplinaires.

     

    Deux types de sanctions doivent êtres observés : ceux relatifs au travail et ceux relatifs au comportement. Le problème c'est que le corps professoral confond parfois volontairement les deux et attribue à tort, l'un à la place de l'autre ce qui est totalement illégal dans les faits (nous y reviendrons), injuste voire frustrant et en tout cas humiliant pour l'élève ; de même que la sanction collective qui punit tout la classe à cause du fait d'un seul élève, le but serait de faire avouer le(s) coupable(s) en laissant les autres élèves procéder au lynchage de l'accusé. Pervers dites-vous ?

     

    Concrètement au sein du lycée certains comportements sont interdits dans les faits mêmes mais rien ne dit si une sanction tombe lorsque telle ou telle dérive pourrait avoir lieue : par exemple le fait de circuler en roller ou en skateboard à l'intérieur de l'établissement ; le fait de se jeter des boules de neiges ou encore s'adonner à une quelquonque pratique de propagande commerciale ; si l'on se base sur les deux exemples ci-dessus quand au fait de sanctionner, aucuns de ces comportements ne s'y prête, au-delà de l'avertissement verbal, de la menace de punir… que faudrait-il faire en pareil cas ? dans tout règlement intérieur figure plus ou moins le même type de solutions répressives pour les cas récalcitrants (blâme conduite, heures de retenues… Seule l'exclusion temporaire –ou définitive- de l'établissement serait dommageable et entrainerait une remise en question de l'élève, de la famille mais aussi de l'établissement ; tout lycée rêve de figurer dans les meilleurs classements à l'échelle nationale –cocoricooo- concernant son taux de réussite au bac, sa réputation ne doit être entâchée d'aucune sorte et l'exclusion d'un élève est un acte sérieux et réfléchi qui implique que le Conseil de discipline se réunisse, débatte et prenne une grave décision, forcément très vite le bouche à oreille aidant, l'image du lycée parfait en prendrai un coup.

    J'évoquai plus haut de manière résumé le fait qu'un professeur n'a pas le droit de sanctionner l'élève qui bavarde d'un zéro dans la moyenne ou de 2 points en moins sur la prochaine interrogation écrite (s'il s'agit la plupart du temps de menaces proférées, certains n'hésitent pas !) car sans parler de traumatisme ou de sentiment d'injustice de révolte c'est d'un point de vue logique et moral que cela à du mal à passer : l'élève bavarde sans arrêt il est indiscipliné, oublie peut-être ses affaires ou dérange l'ensemble de la classe…et il se voit menacé d'un zéro dans sa moyenne !!!!! Je ne vois pas où est le rapport, vous ? quand bien même le prof perd patience, pête un câble ou trouve un allié derrière le zéro, le brandit comme le monstre ultime dont tout le monde a peur… sans parler de la masse de documents justificatifs que le professeur doit se farcir afin de rendre des comptes ; pourquoi a-t-il mis un zéro ?? Grande question, vaste sujet !  Il y a des lois directement liées au milieu scolaire, dont les profs connaissent les ressorts et s'en servent abusivement en se disant que « de toute façon l'élève n'ira pas vérifier… » seulement voilà, l'article 10 de la Loi d'Orientation de juillet 1989 (convention internationale des droits de l'enfant) stipule que « les élèves disposent du droit d'expression, du droit à l'information et de celui de réunion »… La messe est dite.

    Comme illustration au fait que certains professeurs abusent de leur autorité de façon limite, je me souviens au lycée il y a dix ans deux de mes professeurs ; je ne leur jette pas l'oprobe sans aucun doute étaient-elles très compétentes et j'en garde un bon souvenir mais quand même heeiinn !!!!  L'une d'elle un jour prétextant une migraine, qu'elle n'avait pas envie de faire cours et que de toute façon nous étions insupportables (ce sont ses propres mots) nous a claqué une interro surprise !!!!!!! quand à l'autre prof pour nous punir, elle nous laissait le choix entre un zéro dans la moyenne OU 2 heures de retenue avec devoirs supplémentaires, je vous laisse aisément deviner le choix que nous faisions, contraints ( ?) & forcés ( ?)… no comment !

     

    Cependant d'un point de vue global, une question d'ordre philosophique peut être posée : doit-on punir l'élève ? La punition est-elle bénéfique ? sert-elle à quelque chose lorsqu'on sait qu'elle n'a de valeur que si elle est expliquée, qu'elle ait du sens et doit être structurante dans une logique ? Après tout, de nos jours elle ne fait plus frémir personne, au contraire. Désuète elle s'apparente même à une provocation pour certains élèves qui la prennent au premier degré si bien que parfois le professeur est victime de sa propre autorité : chantage, menaces et aggressions physiques pouvant aller jusqu'au meurtre, les faits divers de ce type sont malheureusement nombreux à notre époque. A croire qu'il y aurait tout une éducation à refaire….. des parents !!

     

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    Sources :

    « surveiller et punir » Michel Foucault, 1975

    Règlement Intérieur d'un lycée Mosellan, 2005

    - références diverses, notamment le « traité de civilité puérile » Erasme, 1530 et « l'élève humilié : l'école un espace de non-droit ? » P. Merle, 2005

     

    Franck Schweitzer

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