• les excentriques, qui sont-ils ?

     

    « Doux-dingue » ou encore « perché », les qualificatifs ne manquent pas pour désigner celui qui sort de la norme. Ou plutôt de ceux qui fixent la norme ; car on est tous le fou de quelqu'un, pas vrai ? Je précise que la folie douce n'a rien à voir avec les fous d'une unité psychiatrique, on est tout à fait sur un autre champ lexical.

     

    Au milieu des normaux-pensants, les excentriques ou les originaux (appelez-les comme vous voulez) sont des souffles de vents frais sur les rigidités moroses du quotidien. A la campagne ils sont souvent conspués ou fuits ; à la ville les excentriques sont valorisés et mis en lumière. Parfois leurs déclarations ou leurs faits sont perçus comme géniaux ! La prestigieuse université de Harvard décerne chaque année ses IG Nobel récompensant des recherches scientifiques insolites ou totalement inutiles : C'est comme çà qu'en 1996 le britannique Robert Matthews a été honoré pour son étude sur la chute du Toast ! Sa thèse repose sur la loi de l'emmerdement maximal et les constantes fondamentales. Vaste programme qui donne envie d'en lire davantage, non ?

     

    Il y a deux sortes d'excentriques, le vrai (construire sa personnalité par rapport à son milieu social) et le faux (attirer l'attention avec une tendance mégalomaniaque). Interrogé sur le sujet le Pr David Weeks, responsable de l'unité psychologique de l'hôpital d'Edimbourg, a choisi de travailler sur une seule catégorie de personnes, se qualifiant elles-mêmes d'excentriques : il dit « le fait qu'elles soient conscientes de leur état et qu'elles le revendiquent, les distinguent des schizophrènes et des maniaques. Les excentriques sont des personnes intelligentes, créatives qui préfèrent travailler dans leur coin plutôt que de s'intégrer à une équipe, mais aussi folle que sa tâche puisse paraître, l'excentrique s'investit totalement dans ce qu'il fait : L'ado issu d'une famille bourgeoise qui arborera les cheveux rouges sera excentrique par rapport à son milieu. En revanche le faux excentrique, poursuit le Pr Weeks, suit n'importe quel mode croyant ainsi trouver un moyen de s'exprimer. »  © Quo magazine février 1999

     

     

    Franck Schweitzer

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