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    Lycéens en cycle général, étudiants en philosophie ; tous sont déjà passés et passeront par la rédaction d'une dissertation ou d'un mémoire au cours de leur scolarité. Les auteurs ayant écrit de nombreux et célèbres ouvrages de morale, de métaphysique ou autres sont eux aussi passés par là. Tous respectent une certaine nomenclature dans la rédaction de leurs travaux : Une introduction, un développement avec exemples et contre-exemples, enfin une conclusion. Il y a cependant une vieille tradition française selon laquelle il faut de la matière, du blabla. Un texte philosophique doit être compris dans son intégralité et pour cela il doit être d'une longueur consistante, son étude doit être poussée, les termes développés à l'extrème afin de presser le citron jusqu'à en extraire le maximum de jus. La masturbation de l'esprit dit-on ! Le novice à la discipline philosophique –qui peut donc l'en blâmer ?- dirait que pour qu'un texte soit compris, il doit être clair, conçis et que l'essentiel de sa verve peut très bien reposer en quelques paragraphes. Et bien non, nous les philosophes on aime le compliqué : on veut savoir quel est le pourquoi du comment, mais aussi le lien entre le « pourquoi » et le « comment », leurs origines étymologiques, leurs conditions linguistiques, mais ce n'est pas tout : le philosophe voudra savoir jusqu'à la question « qu'est-ce-que le pourquoi et le comment ? Peuvent-ils exister l'un sans l'autre ? Une question peut-elle rester sans réponse et à l'inverse une réponse doit-elle toujours être rattachée à une question ? Ya-il plusieurs questions pour une seule réponse ou plusieurs réponses à une seule question ? L'homme serait-il encore cet être savant s'il ne se posait plus de questions sur le monde qui l'entoure »… Les possibilitées sont multiples.

    Vous voyez, on constate qu'à partir de simples mots tels que « pourquoi » et « comment » le philosophe se voit obligé d'en rajouter, d'aller toujours plus loin. Il pourrait s'arrêter à un moment donné eh bien non, il continue dans sa fougue. A croire qu'il n'est fait que pour çà : se masturber l'esprit, torturer les mots, chercher des significations les plus extrèmes à des choses futiles voire inutiles. En même temps c'est ce que tout le monde attend du philosophe, qu'il en fasse ainsi, sinon à quoi il servirait ? C'est son job ! Il est payé (ou plutôt pas payé justement !) pour çà, auquel cas il serait journaliste, écrivain ou il s'appellerait Paul-Loup Sulitzer.



    Je suis parti d'un simple constat : On écrit beaucoup lorsqu'on a pas grand chose à dire !

    Cette analyse tend à démontrer par deux visions des choses ; d'une part lorsqu'un élève compose en vue d'un examen, d'autre part les oeuvres d'auteurs défunts.

    L'élève a tout à apprendre, on lui enseigne la méthode, comment écrire et surtout les erreurs à ne pas commettre. Composer un texte philosophique reste un exercice très difficile et sa correction non moins délicate. On peut mettre en doute parfois la capacité du professeur à noter avec la plus grande transparence. En histoire, en maths, en français… la réponse est juste ou fausse selon qu'une réponse erronée provienne d'un événement, d'un calcul ou d'une règle grammaticale ; en philosophie il en est tout autre nous le savons bien. Le professeur sera tenté par ce jeu pervers qui consiste à dire que « de toute façon ma notation est subjective, il n'y a aucuns réels critères sur lesquels l'autre pourrait s'appuyer s'il voulait contester ses résultats » . Dans un article du magazineSciences Humaines n°192 / avril 2008Vincent Troger (maître de conf' à l'université de Nantes) révèle que si le prof connaît l'élève, sa notation peut inconsciemment être influençé selon l'apparence physique ou le mode d'élocution de ce dernier (effet de halo) certains mêmes se figent dans leur premier jugement et notent par la suite l'élève tout le temps de la même manière quelque soit la qualité du rendu (effet de stérétypie).



    Donc, dans un souci de «ne pas rendre copie blanche » l'élève va broder. Qu'il ne connaisse pas sa leçon, qu'il maîtrise mal le vocabulaire, peu importe : il brode.



    Si l'on brode de manière intelligente et posée, çà peut passer et personne ne s'en souciera, mais cette pratique est risqué d'autant plus qu'il faut avoir une maîtrise parfaite de la chose pour que personne ne s'en aperçoive, là réside toute la difficulté et les plus grands auteurs y sont déjà parvenus avec grand succès. « moins on en a et plus on l'étale » me direz-vous ? c'est peut-être vrai et pourtant les plus grands ne s'en sont jamais privé. Je ne remets certainement pas en doute l'intelligence des Kant, Hegel et autres Heidegger mais je reste profondément convaincu que leurs œuvres sont inutilement longues, foncièrement indigestes et terriblement compliqués. Les plus grands spécialistes kantiens aujourd'hui vont diront qu'après de nombreuses années à avoir étudié l'auteur, ils n'en ont pas encore fait le tour… C'est dire ! Emmanuel Kant est quand même l'un des seuls parmi les idéalistes allemands à se compliquer la vie à ce point, au lieu d'expliquer les choses de façon claire et simple, il va utiliser un ton didactique que lui seul est capable d'en comprendre tout les ressorts, avec cette manie systématique de tout décortiquer. Un certain Benedikt Stattler disait de lui « celui qui concasse tout » dans son Anti-Kant écrit en 1788  : Par exemple, de toutes les traductions qui existent concernant sa première « Critique » aucunes n'est réellement correcte ou fiable. C'est d'autant de complexités de lectures supplémentaires, déjà que l'œuvre originelle est insupportable en soi…



    Mon but est tout simplement l'idée que de prendre une œuvre de philosophie dans les mains de la lire et d'en garder –juste et uniquement- l'essentiel en supprimant tout le reste ; aucun risque que le sens et la compréhension du texte en soit affecté, il ne s'agira là que de tout ce qui est superflu et indifférent à la problématique du texte proprement dit ; dans l'édition 2001 de La Critique de la Raison Pure traduite par Alain Renaut, je tourne les pages et je constate dans CETTE édition-là, que les 93 premières pages sont totalement inutiles (présentation, notes, préfaces), sinon juste faites pour situer dans le temps et l'espace le contexte philosophique et la vie de l'auteur. Ensuite si l'on prend l'architectonique même du cœur du texte, on frise l'organigramme d'une S.A.R.L. avec par exemple, dans le « II - Logique Transcendale » on voit que le Livre I est composé des chapitres I et II qui eux-mêmes sont composés chacuns de 3 sectionsdistinctes. A la vue d'une telle mathématique, on se demande kant-quand- cela s'arrêtera-il enfin ? Ce n'est pas un mystère, cette édition-là fait 688 pages (et encore, sans compter les notes, l'index, la table des matières…)

    688 pages traitant de la théorie de la connaissance !! Je reste persuadé qu'en 200 pages maximum Kant aurait pu dire ce qu'il avait à dire. Et c'est là où je voulais en venir quant à mon titre « du non-intérêt d'un trop long texte » 200 pages maximum c'est largement suffisant car tout le reste (avant et après) n'est que remplissage ; ne conserver que le cœur de l'ouvrage, sa sève, voilà l'indispensable. La tradition ancestrale veut qu'un auteur se réfère toujours aux penseurs d'antan afin d'avancer sa propre théorie et la développer. A quoi cela sert-il sinon à remplir des pages blanches , Si l'on veut écrire sur la politique, pas besoin d'en faire des tonnes sur Aristote et sa vision de la polis, autant ouvrir l'œuvre aristotélicienne « La Politique » et voilà déjà une cinquantaine de pages d'économisé…

    Concernant Kant, je pourrai plus longuement évoquer son goût du détail, de celui du travail bien carré sans rien jamais qui dépasse, un peu à l'allemande, qui vire souvent à l'obsessionnel, mais je ne le ferai pas.



    En conclusion, je vais appliquer mes conseils à moi-même, -après tout ne faut-il pas toujours montrer l'exemple ?- et stopper net ici mon analyse déjà trop longue ; comme çà, sans conclusion, sans rien… N'en déplaise aux philosophes…

    Franck SCHWEITZER (publié le 30 avril 2008 sur :  http://debonastephane.blog.mongenie.com/)


    ---ps : merci steph pour ton soutien, ton amitié si précieuse depuis bientôt 6 ans 1/2 

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  • le concept du "mou" et du "dur" dans le paysage politique français

     

     J’ai voulu évoquer le concept de « mou » -entendez mollesse- et donc son contraire, le « dur » dans l’imagerie politique française. Pourquoi ce sujet ? par simple association d’idées ; je pensais au discours vigoureux de Nicolas Sarkozy et à celui plus nuancé de Ségolène Royal que nous suivions durant les débats & meetings de la Présidentielles en 2007, la suite est venue d’elle-même. Je vais tenter d’expliquer ma vision des choses en me basant sur des faits, des exemples et l’Histoire. Nous verrons surtout comment se positionne la pensée face aux évènements politiques découlant de la gauche et de la droite.
     

    Pour commencer sans avoir réfléchi au problème en profondeur nous pouvons attribuer le « dur » à la droite et le « mou » à la gauche. Sans mettre en doute les compétences de chacuns mais simplement en associant une image, une idée. Il est vrai que la droite de Sarko s’est de suite voulue autoritaire, d’un langage clair et franc du collier, une droite de caractère, ambitieuse et prenant à bras le corps tout les problèmes sur tout les fronts ; telle est la droite qui fonce, qui casse tout, qui se croit surhumaine aux pouvoirs divins… Ne dit-on pas d’ailleurs « à droite de Dieu le père ? » Bref dans le cœur de ses concitoyens, une droite qui travaille plus pour gagner plus ! A l’extrème de cette partie de l’échiquier se trouve une droite borgne qui en plus d’être réactionnaire, pose les bonnes questions sans jamais y apporter de réponses au nom de la démago…. pardon ; de la démocratie soit-disant ! Usée, dépassée, au jeux de mots poisseux… ceci dit la droite traditionnelle ne se gène pas d’y puiser des idées pour les amener à la mémoire collective en arrondissant les angles, faisant de la lepénisation des esprits, la napoléonisation des esprits ! Un esprit sain dans un corps sain, lunettes de soleil et cocktails en options. C’est Vivendi qui régale, servez-vous ! Après tout, plus besoin d’avoir peur du grand méchant loup, la droite extrème est appauvrie, on lui a tout piqué, a-t-elle une réelle chance de parvenir à ses fins ? Est-elle réellement la seule force d'opposition sociale et démocrate qu'elle veut bien laisser penser… Laissons cela de côté pour le moment, c’est un détail de l’histoire de la Ve république !

     

    A l’inverse, la gauche de Ségolène est perçue comme ayant un discours proche des besoins du peuple, faisant preuve d’empatie, d’une main tendue vers tout ceux dont la vie à déçu, blessé. Un gauche qui soulage, qui réconforte les handicapés comme l’a montré le geste plein de tendresse (calculé ou spontané ?) de Ségolène lors d’une émission télé ; la gauche va en devant des problèmes le poing levé « tous ensembles, tous ensembles » riposte, râle et est réfractaire à toute proposition ne venant pas d’elle, non pas qu’elle rejette la dite proposition mais parce qu’elle a été peut-être incapable d’en prendre une ! la gauche souvent a été la première à reconnaître l’entière responsabilité de ses échecs mais elle ne retire pas de la vie politique, Elle ! Non, elle se remet en question avec des débats, des échanges, encore et encore et encore… C’est en cela que la gauche vient à nos esprit comme lente, un diesel qui peine à démarrer, qui doute et se pose des questions et en attendant le nombre de chômeurs augmente au même rythme que de nouveaux impôts poussent (époque monarchique 1981-1995) comme de la mauvaise herbe sur nos documents administratifs.

     

    le concept du "mou" et du "dur" dans le paysage politique français

     

    Je regarde sur Wikipedia et je trouve des tas d’informations, à savoir qu’à l'origine, dans la plupart des sociétés, et notamment les sociétés occidentales, la « droite » est la place de la relation privilégiée avec le Roi. L'origine du terme remonte aux débats de l'assemblée constituante de la monarchie constitutionnelle de 1791. Lors du vote sur la question du véto royal le 27 aout 1789, les députés favorables au maintien d'un pouvoir de blocage du roi, c’est-à-dire d'un contrôle du pouvoir législatif par l'exécutif (conformément à la théorie de Montesquieu), les députés favorables au véto, royalistes et conservateurs, se rangèrent à droite du président de séance, les députés hostiles à gauche.

    Nous savons maintenant que la droite est souvent désignée comme conservatrice mais la droite apparaît sous différentes formes en France par exemple, la droite peut être libérale, nationaliste, conservatrice, souverainiste, démocrate-chrétienne ou encore radicale (au sens politique du terme). La gauche –souvent apparentée à une ‘gauche-progressiste’- comprend le socialisme, le communisme, le mouvement libertaire et l'anarchisme.

    En sciences humaines, la droite c’est Cicéron quant à la gauche elle se reconnaîtrait davantage dans Jean Jaurès. La gauche inspirée par Jean-Jacques Rousseau est optimiste et volontariste, son but est de défendre l’individu et les libertés, la justice, le progrès social et la laïcité. La gauche est républicaine et anti-cléricale. Dans mon idée il serait ici davantage question de douceur que de mollesse. A l’inverse, la droite chez Thomas Hobbes ou John Locke est activiste, moralisatrice, castratrice : il est question d’ordre, de hiérarchie et de tradition, l’armée et la famille. La droite est militariste, patriotique et catholique. Si jusqu’ici, vous avez encore des doutes sur le bienfondé de mon analyse, sachez que Levi-Strauss lui-même parlait du cru en désignant la droite et du cuit, la gauche.

     

    Aux élections présidentielles de 2007 pour les électeurs, la gauche est à droite et la droite est à gauche : Les idées s’entrechoquent. Les deux candidats finalistes partent souvent sur les mêmes bases avec les mêmes idées (l’autorité pour Sarko c’est l’obéissance consentie ; pour Ségo l’autorité vraie suppose un pouvoir légitime et reconnu comme tel). La balle s’est retrouvée au centre tout naturellement. Sur la question de la démocratie, Sarko la veut irréprochable quand à Ségo elle la préfère participative. (source : philosophie magazine n°6 et 8) Alors si les deux mondes se recoupent, si l’un veut marcher sur les plates-bandes de l’une, où va-t-on ? Tout le jeu politique est à refaire et l’on y comprend plus rien, l’avenir du peuple et du pays étants directement concernés. Des politiques, rien n’est bon et rien ne le sera jamais. Tout est manipulation, désinformation « ce qu’il faudrait, c’est une bonne guerre » comme disent nos anciens…

    Selon Mickael Walzer, philosophe américain spécialiste du droit international « la droite est autoritaire et la gauche pacifique, aucune des deux n’est efficace ». Alors ??

     

    Franck SCHWEITZER

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    p&sh
     
    Les articles postés ici relèvent de politique française, européenne ou mondiale. Ils font l'objet de ma propre analyse, après avoir recoupé des informations trouvées çà et là dans la presse et les médias en général.   Je reste libre de m'exprimer dans le respect des personnes, mon opinion dans son intégralité, sans aucunes pressions d'aucun loobying, et dans le respect de la charte établie par l'hébergeur Eklablog.
     
    Cependant, les erreurs sont possibles car je ne suis ni journaliste, ni politologue. Je m'efforce de vérifier mes sources et je les notent en deçà de mes articles / billets d'humeur dans la mesure du possible. Merci de votre compréhension. Bon surf !
     
    Franck Schweitzer
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