Le système AB a toujours fonctionné en vase clos et reste discret presque avare de partager le morceau de pain ; tout en fait en interne depuis la création d’une chanson jusqu’on exploitation sur le marché ; de 1987 à 1992 les génériques de dessins animés et tokusatsu ont été pratiquement tous étés édités en 45T, mais avec l’arrivée du CD, ces mêmes génériques ont pris le chemin des compilations du style « le hit des enfants ». Aujourd’hui ces vinyls sont de véritables pépites collectors d’abord parce que l’objet « vinyl » qu’il y a un marché réel sur ce produit vintage, ensuite parce qu’ils sont le marqueur de toute une génération que beaucoup regrettent aujourd’hui ; il n’y a qu’à voir les commentaires qui sont fait sur youtube (plateforme-vidéo riche de cette époque, au travers de chaînes dédiées)

Si Claude Lombard, Noam et quelques autres comptent, c’est bel et bien Bernard Minet qui détient le record de génériques de séries et dessins animés, si bien qu’il en a fait sa carrière d’interprète à part entière (hormis sa participation dans les Musclés come musicien, co-interprète et comédien de sitcoms) ; Minet a par ailleurs enregistré trois « vrais » albums entre 1990 et 1994 « jolie petite fille » ; « changer tout ça » et « Bernard Minet »

Mé(ga)lomane éclairé, Jean-luc Azoulay s'était fait construire un chalet de trois étages sur les toits des bureaux d'AB (il s’agit de la maison des secrets de l’émission secret story), pour pouvoir exercer son talent d'écrivain jour et nuit, et garder un œil paternaliste sur sa petite entreprise. Il écrit sous le pseudo de Jean-François Porry, toutes les paroles des chansons des artistes "maisons" et réenregistre tous les génériques japonais pour éviter de payer des droits d'auteur (malin le bougre). Ses chansons se ressemblent toutes : Le but n'étant pas de de toute façon d’entrer dans le top 50 (heureusement) mais de mettre un générique pour illustrer un produit à la consommation ; toutes les musiques des séries d'AB sont calquées sur celles de Bioman, C'est une boîte à rythme et un synthétiseur le secret du succès AB, voilà tout ! Les paroles des chansons sont toujours à peu près les mêmes, là encore : Pour les séries de filles : "Elle a au fond du cœur le secret du bonheur… une gentille petite fille, etc… Pour les séries de garçons : "combattre leurs ennemis, héros de l'univers, défendez l'avenir de la terre pour que la paix et l'amitié… »

Dans l’ombre du duo-producteurs Azoulay/Berda, il y a Gérard Salesses compositeur-musicien de toutes les chansons de Dorothée et des génériques dont nous parlons ici ; à l’aube du monopole AB sur les productions jeunesse, il eut droit à un studio flambant neuf où il passait parait-il 18h par jour de son temps de travail, soit quelques 1000 heures de musique.

© wikipedia  © la belle histoire des génériques télé d’O.Fallaix

Synthétisé par Franck Schweitzer

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Bernard Minet n’en est pas à ses débuts lorsque sa popularité explose avec le Club Dorothée (il n’y a que Ségolène Royal qui se demande encore qui est Bernard Minet lol), il a déjà enregistré quelques génériques entre 1980 et 1987 avec des diffusions dans les émissions Croque-vacances et Vitamine principalement. Cependant il y eu du très bon et du très mauvais à mon sens :

 « Sharivan (X-Or II) » « Capitaine Sheider (X-Or III) » et « Flashman » pour les tokusatsu  c’est toujours la même chanson, le bien qui triomphera, des méchants et des gentils (d’ailleurs, ces mots-mêmes de gentils et de méchants paraissent tellement ringards, manichéens et cucul..) ; les mauvaises langues et détracteurs de l’époque se demandaient comment il est possible de passer 18h par jour en studio pour pondre des daubes pareilles… et Bernard Minet -musicien-batteur dans les galas d’Aznavour, de Sheila-... de les chanter !?

« Robotech » et « Go Gobots » bénéficient d’un rythme ralenti, plus sombre avec beaucoup de grosse caisse ; la voix de Minet est très intéressante et particulièrement sur ces chansons-ci. En bon Ténor qu’il est, sa tessiture explore les notes graves jusqu’aux notes très aigus et toujours en voix de poitrine ; la mélodie et la rythmique sont enfin totalement différents de l’univers AB/Salesses ; ici les paroles sont déjà un peu plus intéressantes :

« Robotech vous a livré tous les secrets, les mystères de la science de demain 

Battez-vous nous seront tous à vos côtés, 

Dans les étoiles contre le mal, pour un idéal »

Héros aux mille formes qui soudain se transforment pour aller aux combats 

Chevaliers de l'espace qui jour et nuit font face aux cruels renégats »

Le très rock « silverhawks » superbe et qui n’a pas pris une ride, un tube à part entière, à écouter sans faire de lien forcément avec un générique tv, certains groupes amateurs l’ont d’ailleurs repris sur scène en version rock ou métal.

« j’ai le pouvoir » qui illustre le générique de fin de She-Ra est une parfaite réussite et reste dans les mémoires comme un hymne d’espoir ; alors que la reprise qu’il a pu faire des Maitres de l’univers « Aaadam le priiinnnce d’Eeeeternia.. » est franchement très passable (l’interprète original étant Alain Chauffour à qui le générique lui sied beaucoup mieux)

Les génériques des séries tokusatsu sont pratiquement la marque de fabrique de Bernard Minet tellement ils lui vont bien, je n’imagine personne d’autre les chanter avec autant de passion et de dynamisme… personne d’autre n’aurait accepter de les chanter non plus je pense en toute franchise ! LOL

Le générique Maskman (bioman II) détone avec tous les autres génériques de supersentai, c’est le seul générique avec un rythme lent de type ballade, Minet l’interprête en compagnie de deux jeunes filles qui lui donnent la réplique à la manière du « téléphone pleure » de Claude François ; le tout dégouline de bons sentiments, mais finalement ça passe très bien sur les images du générique de début de maskman, entre cascades et explosions.

Les paroles de Giraya résonne comme un hymne des Compagnons du Devoir, tellement il est fort de symbolisme :

En avant pour la Terre, compagnons, en avant
Chevalier de lumière, Giraya, Giraya
Pour que vivent nos frères, sans connaître le temps
De la peur, de la guerre, Giraya

Minet a aussi validé l’interprêtation de quelques très mauvais choix musicaux à mon avis, sur lesquelles je ne vais pas m’étendre (la voix haut perchée à la limite du supportable, des paroles lourdement répétitives…), allez écouter par vous-même sur les plateformes musicales : « gugu gamno » ; « mister muscleman » ; « je veux être un bisounours » ; « les biskits »  etc

Il reste les éternels tubes que sont « Juliette je t’aime » ; « les chevaliers du zodiaque / la chanson des chevaliers » (premier générique de l’animé) et « un collège fou fou fou » entrainants à souhait, la mélodie reconnaissable parmi mille, procure la transe chez tout les adulescents lors des soirées revival à paris et en province depuis les années 2000 où le chanteur est revenu en force !

Je parlais de facilités dans la recherche des paroles ; dans celles de Maskman, Liveman, Go Gobots, Robotech, les chevaliers du zodiaque pour ne citer que ceux-là, j’ai pu recenser, au moins une fois dans chacune de ces chansons, les termes suivants : univers, terre, amour, amitié, paix, héros, méchants, triompher… Alors finalement, quel sentiment reste-t-il en redécouvrant aujourd’hui que nous sommes adultes (parents pour certains), ces tubes éternels de notre enfance au travers d’un album best-of ? Une boucle sans fin ! une quasi lassitude, surtout hors-contexte : L’impression d’écouter encore et encore le même titre, jusqu’à l’écoeurement ?!

Pour finir… Quelques erreurs et bizarreries :

JULIETTE JE T’AIME… « Hugo est amoureux, Stéphane l’est aussi, que va-t-il se passer ? »  Le problème c’est que Stéphane n’a jamais été amoureux de Juliette, il y a eu confusion avec le perso de François ;

DRAGONBALL… « méchant Torak a la force bestiale… » aucun personnage s’appelle Torak ; « quand le gentil Gokor au cœur d’or, et Bulle son amie si jolie… » erreur typographie ou étourderie mais c’est San-Goku et non Gokor et son amie Bulma et non Bulle !

LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE… « des 4 coins de l’univers.. » totale inepsie car toute l’action se déroule sous l’antiquité gréco-romaine… sur Terre !!

Contexte humaniste > L’orgueil, l’ambition sont les deux principaux drames humains présents ici comme points d’orgue de cette 10^e série super-sentai, réussie en tous points selon moi, esthétiquement, scénaristiquement, dramaturgiquement, effets-spécialement…

Ce qui détonne au premier chef dans cette série, c’est le nombre de biomens, en tout cas dans les 27 premiers épisodes : Ils sont 3 au lieu de cinq comme habituellement. Yusuke (force rouge/aéro-condor), Joe (force jaune/lion météore) et Megumi (force bleu/paléo-dauphin). Remarquons enfin que pour cette fois, force jaune est un homme et force bleu une femme !

Règle de trois > 3 Héros et 3 antagonistes sont camarades et font les mêmes études à l’Académie des Sciences ; c’est alors que trois d’entre-eux pètent un plomb en se considérant d’une intelligence supérieure, et rejoignent l’organisation scientifique et criminelle Bolt avec à leur tête le Professeur Bias, le plus grand savant de tout le temps considérant la race humaine comme soumise et inutile, seuls les cerveaux les plus développés l’intéresse, qu’il utilise pour se régénérer physiquement et accroître sa puissance. Gô ; Rui et Kenji vont devenir les redoutables Docteurs Obler, Mazenda et Kemp.

Le chiffre 3 est donc souvent cité, pas étonnant qu’en France, Liveman fut sous-titré Bioman III (alors que çà n’a rien à voir, « Bioman » « Maskman » et « Liveman » n’est pas une trilogie)

Robot géant déconcertant de facilité > la manière dont les trois véhicules (Lion/feu, Condor/air et Dauphin/eau) s’imbriquent les uns dans les autres a vraiment plu à tout les fans de la franchise ! Le lion est le buste du robot, le condor son dos et sa tête ; enfin le dauphin les jambes et les pieds (ironique me direz vous pour un animal vivant dans l’eau) Remarquons aussi trois des quatre éléments représentés, essentiels à la vie !

Vers le milieu de la série, les 4^e et 5^e liveman viendront ajouter leur « béta-bison » et « rhino fort » au robot de leur camarade. Ici nous avons l'élément La terre.

l'Organisation BOLT (ou VOLT)

Tout comme pour DragonBall, Saint Seiya est divisé plusieurs arcs ou chapitres ; perso j’ai l’impression n’avoir vu durant ces années Club Do, que ce premier arc noté ci-dessous ; tellement il est ancré dans les mémoires collectives… et individuelles, comme la mienne !

Il y a une explication à cela : Dans la programmation du dessin animé au sein de l'émission, la durée de chaque épisode fut divisé en deux, ce qui fait qu'au lieu d'en avoir 73 sur ce premier chapitre, il y avait  146 "épisodes" ; comptez un épisode par mercredi après-midi et l'on comprendra que Saint Seiya ait été tiré en longueur jusqu'au bout du bout de la corde.. Je comprends mieux maintenant... Je me disais aussi qu'à mesure des combats des chevaliers de bronze avec les chevaliers d'or, le princesse Saori mettant un temps infini à mourir de la flèche plantée dans son coeur ! LOL

Ce premier chapitre (ou arc) en question >>>>>

Arc Sanctuaire (épisodes 1 à 73) : Lors d'un voyage en Grèce, le créateur de la fondation Graad se voit confier un bébé qui serait la réincarnation de la déesse Athéna, ainsi que son armure, l'armure d'or du Sagittaire, qu'il ramène au Japon. Par la suite, il envoie de jeunes enfants orphelins aux quatre coins du monde suivre un entraînement intensif de chevalier. Seiya, Shiryû, Hyôga, Shun, et Ikki réussissent à obtenir leurs armures et deviennent Chevalier de Bronze. Ils deviennent rapidement les meilleurs amis du monde et protecteurs de la paix sur Terre.

Capables de revêtir des armures mythiques inspirées par les grandes constellations célestes, ils sont chargés de protéger la réincarnation de la déesse Athéna, menacée de sa personne par le Grand Pope et de chevaliers corrompus à sa solde.

Seiya et ses compagnons de route le tiennent en échec jusqu’au jour où Athéna est gravement blessée par une flèche d'or plantée dans sa poitrine. Les chevaliers de Bronze doivent alors affronter les terribles et puissants chevaliers d'Or pour sauver leur déesse dans un délai de douze heures. Au terme des combats, et alors que la princesse semble sauvée, la véritable identité du Grand Pope est révélée : c'est Saga, chevalier d'or des gémeaux qui avait tué le précédent Grand Pope, usurpé son identité, et répandu ses maléfices au sein du sanctuaire. 

 Concernant les personnages secondaires et tertiaires, ils sont extrêmement nombreux, l’univers mythologique étant très riche et très fourni… ci-dessous les principaux et secondaires personnages vus le plus souvent... en tout cas, dans le chapitre 'sanctuaire'

Concernant les "arcs" suivants (Poséidon, Hadès...), j'ai pas le souvenir que les épisodes correspondants aient étés diffusés dans le Club Dorothée, mais plutôt sur la chaîne Mangas et AB1, puis en VHS, DVD et coffrets divers. Un véritable commerce autour de figurines et merchandising de Saint Seiya, fut déployé du milieu des années 90 jusqu'à aujourd'hui, et sous toutes ses formes, pour le grand plaisir de deux voire de trois générations.

Les médias et personnalités publiques qui à l'époque conspuaient ces dessins animés qu'ils jugeaient abêtissants, violents... se mordent la langue aujourd'hui, ou au contraire en font l'éloge ! Cynisme quand tu nous tient !

les 5 biomens + leur Leader Sugata

la Trame dramatique est intéressante car les héros et leurs rivaux sont poussés tous à un moment donné, par l’amour maternel ou fraternel, les conduisant à faire des choix, bons ou mauvais d’ailleurs ; ce qui dénote avec l’aspect d’un manichéisme simpliste « gentils-méchants ».

 Les deux points scénaristiques que j'ai noté dans Maskman >

l'Aura suprême : La combinaison de méditation, de cohésion de groupe et de paix intérieure qui augmente considérablement le pouvoir des 5 membres des Biomens, face à leurs ennemis ; 

L'Amour impossible entre le leader force rouge et la Princesse Iaru, sœur d’un lieutenant de l’Empire Souterrain.

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l'Empire souterrain, le TUBLAR

Ces principaux antagonistes dans le détail :

 les causes de censure concernant Muscleman (qui a avouons-le, freiné nettement le possible succès public de l'animé) >> Muscleman a provoqué les foudres du CSA, menant jusqu'à la première déprogrammation du dessin. Le problème vient du catcheur allemand, Broken Jr qui arbore un costume reprenant les codes d’un haut gradé nazi. Interrogée sur ce sujet par Thierry Ardisson dans son émission "double jeu", Dorothée avait répondu un très vague "c'est un vieux sigle d'arts martiaux c'est très très ancien, mais çà n'a rien à voir avec les nazis"

>> Je garde un souvenir très flou de Muscleman que je ne regardais pas vraiment ;     par contre Dr Slump oui ! J'aime toute la tendresse et la fraicheur qui se dégage de cet animé ; la naïveté maladroite d'Aralé ajouté à son pauvre créateur qui s'arrache les cheveux essayant tant bien que mal de réparer ses bétises, en font un bon divertissement rose bonbon et familial. on se rappelle bien sûr d'Astro le petit robot et de Superted pour ce qui est de la "création scientifique / magique" d'une créature par son pygmalion.

 Dorothée magazine

À ses débuts, le Dorothée Magazine n'était qu'un journal publicitaire d'environ 64 pages. Chaque rubrique était présentée par une vedette de l'émission, Ariane, Jacky, Corbier… Quelques BD se battaient en duel, mal cadrées, mauvaises photos d'écrans, redessinées parfois.

Pour ses premiers numéros, le Dorothée Magazine ne faisait pas partie des priorités du groupe AB et de leurs présidents-associés A et B, jusqu’à l’arrivée en 1991 d'Andréa Bureau au poste de rédactrice en chef (elle avait de l’expérience la Madame car elle venait de la rédaction des « OK » et « Salut ») et donc connaissait les ficelles pour faire un magazine sucré pour les jeunes. Le Do.Mag reçu un nouveau look et il est tiré à 120 000 exemplaires très rapidement. Le magazine parle beaucoup moins de Dorothée et toute sa bande et beaucoup plus des séries diffusées.

Mini-série diffusée généralement pendant la période estivale. La plupart des sagas de l'été sont constituées d'un petit nombre (entre 4 et 9 épisodes) diffusés à un rythme hebdomadaire, et disposent d'une trame particulière tournant très souvent autour du secret de famille et la rivalité de clans.

>>> Dans les années 2000, aux enquêtes policières se mêlent parfois des éléments surnaturels à l'intrigue. Malgré leur nom, les sagas de l'été sont parfois diffusées avant le début de l'été ou à la fin du mois d'août. 

Ce sont des productions à gros budget, utilisant des décors naturels, et s'échelonnant à l'origine sur une période longue ; certaines contre-performances d'audience ont conduit les chaînes à adopter un format plus court (moins d'épisodes, ou des épisodes moins longs), on considère que « le vent des moissons » en 1988 inaugure le genre de la Saga de l’été !

© wikipedia

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puis il y eut l'année suivante 

 ORAGES D'ETE / AVIS DE TEMPETE : Diffusé sur TF1 tout l'été 1990, ce feuilleton a tenu en haleine environ 9 millions de spectateurs chaque jeudi soir ; 3e saga de l'été à avoir obtenu une suite, Orages d'été a marqué l'esprit de nombreux spectateurs. Annie Cordy succède à Annie Girardot mais Gérard Klein, Elisa Servier, Patachou.. reprennent leur rôle respectif.

(A noter que Jacques Serres, Pierre Vaneck et Alain Doutey se retrouveront tout les trois, au casting des Coeurs brûlés, 2 ans plus tard.)